Le design "carbone Zéro" existe-il vraiment ?

Pollution, déchets plastiques, surconsommation, gaspillage… Autant de facteurs qui détruisent l’environnement et qui mettent en péril notre vie en communauté. On considère notamment trois grands facteurs qui font qu’un produit va être polluant. En premier, c’est la phase de conception, durant laquelle le designer rendra son produit plus ou moins en accord avec l’écologie. Ensuite, c’est l’acheminement de ce produit, qui sera transporté en circuit court localement ou au contraire exporté à l’international avec des avions ou des paquebots polluants. Enfin, le dernier facteur concerne la consommation du produit, on se demandera s’il est durable, ou encore si l’on doit le jeter après utilisation. Dans notre démarche, on s’intéressera particulièrement à l’étape de conception, au rôle du designer. Alors pour résoudre ou du moins limiter l’impact de ce problème, les producteurs se sont interrogés sur la meilleure manière de concevoir. C’est alors que l’information du concept de conception “0 carbone” est parvenue à nos oreilles. Mais existe-elle réellement et que veut-elle dire ? Évidemment, produire sans émettre de gaz à effet de serre est impossible, mais le design “0 carbone” est plus subtil dans son idée. Il s’agit d’un procédé qui équilibre les émissions et les absorptions de Co2 à l’échelle du globe. Les entreprises plantent des arbres à hauteur des émissions que leurs produits génèrent, le bilan est donc neutre. Des groupes comme Lavazza, Conforama, Volvic ou encore Jeep ont mené des campagnes publicitaires basées sur cette méthode, qui se révèle en fait être un levier marketing. Nous avons retrouvé cette technique notamment dans le design de mode, avec l’apparition de tenues créées virtuellement, disponibles sous forme de NTFs (Non Fongible Token). L’innovation et la démarche soi-disant écologique ont su séduire le public, puisque cela crée une alternative à l'industrie textile est la plus polluante au monde avec 10%. Cependant, la question n’est pas aussi simple car le véritable bilan carbone n’est pas dévoilé. Il est vrai que ce procédé fait l’impasse du tissu concernant la conception, mais outre cet enjeu là, il existe d’autres éléments à prendre en compte. Pour une application, il faut compter toute l’énergie déployée lors de la création numérique, lors du stockage dans les data center, lors de la visite du site web par chaque utilisateur depuis son smartphone… Pour un produit, on peut mesurer les émissions dûes au transport, au stockage, à chaque usager qui se déplace pour acheter son produit… La liste est très longue, et le bilan carbone grimpe à toute allure. Alors, la promesse écologique est loin d’être tenue, il s’agit pour l’instant d’un argument marketing pour attirer l’attention des consommateurs.

Jonathan C