Comment recréer "la place du village" dans les villes sans fin ?

Dans le contexte contemporain, la déshumanisation de l'espace public émerge comme une préoccupation centrale du design et des métiers d'art. Là où l'espace public devrait être le reflet de la diversité et de la richesse humaine, il est parfois devenu le théâtre de la déshumanisation. Comment la création en arts appliqués, initialement destinée à améliorer notre environnement, contribue-elle à cette transformation ?

Tout d'abord, le design urbain, souvent guidé par des intérêts fonctionnels et esthétiques, peut effacer l'aspect humain au profit de la rentabilité. Les espaces publics peuplés de mobilier urbain standardisé, créent une ambiance monotone, dépourvue de singularité. Ces dispositifs urbains peuvent ainsi susciter un sentiment de froideur, faisant de l'espace public un lieu sans âme.

Les arts appliqués, bien que capables de braver les limites de l'ordinaire, peuvent donc aussi contribuer à la déshumanisation.

Par ailleurs, l'influence croissante de la technologie dans le design urbain peut également jouer un rôle dans la déshumanisation de l'espace public. La forte présence des écrans publicitaires, des caméras de surveillance et des dispositifs numériques le transforme en un lieu sous surveillance, menaçant tantôt les libertés individuelles, tantôt la spontanéité des interactions humaines.

Il est impératif de repenser ces aménagements afin qu'ils renforcent la connexion entre les individus et leur environnement, préservant ainsi l'essence même de l'espace public en tant que lieu d'échange, de rencontre et de coexistence humaine.

Quid des espaces d'interactions sociales dans le Métavers ? Suffit-il désormais de chausser un casque de réalité virtuelle pour être en société ? Le forum digital est-il la réincarnation de l'Agora ?

Iris L